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Berkshire Hathaway doit-il verser des dividendes ?
14/04/2023

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Berkshire Hathaway doit-il verser des dividendes ?

Berkshire Hathaway, société de W. Buffett, n’a versé aucun dividende, elle a toujours réinvesti ses résultats. Est-ce la bonne strategie ?

Berkshire Hathaway doit-il verser des dividendes ?
par Pascal Quiry

Berkshire Hathaway : une progression saisissante

Berkshire Hathaway est la société d’investissement de Warren Buffett (92 ans) et Charlie Munger (99 ans), dont on rappelle que le cours a progressé depuis 1964 (date de sa prise de contrôle par Warren Buffet). Une progression de 3 787 484 % (sic) contre « seulement » 24 708 % pour l’indice S&P 500 dividendes réinvesti. Ramenez annuellement, on obtient une progression moyenne de 19,8 % par an pendant 58 ans, soit le double exact de l’indice (9,9 % par an) sur la même période.

Berkshire Hathaway n’a jamais versé de dividende. Et a donc toujours réinvesti ses résultats, avec le succès rappelé plus haut, encore en 2022, où son cours a progressé de + 4 % contre – 18 % pour l’indice S&P 500 dividendes réinvestis. Au 31 décembre 2022, le cash net des dettes était de 30 Md$, et 153 Md$ en brut des dettes.

Plus d’argent que nécessaire

Un actionnaire a déposé la résolution suivante soumise au vote des actionnaires :

« Considérant que la société a plus d’argent qu’elle n’en a besoin et que les propriétaires, contrairement à Warren, ne sont pas multimilliardaires, le conseil d’administration doit envisager de verser un dividende annuel significatif sur les actions. »

Dans la catégorie des actions B détenus par des centaines de milliers de petits porteurs, cette résolution n’est pas passée avec 98 % de votes contre, et seulement 2 % pour.

Pour les actions A le score était de 99 % contre .

Une leçon à méditer pour tous ceux, nombreux parmi les hommes politiques, syndicalistes et journalistes, qui pensent que les actionnaires sont comme des sangsues avides de dividendes. Et ignorent ou oublient qu’une politique de retour aux actionnaires se juge à l’aune du taux de rentabilité marginal que les dirigeants sont capables de trouver et de réaliser. Dès lors que des opportunités d’investissement rentables* existent, et que le management a démontré sa capacité à les mener à bien, les actionnaires sont prêts à se passer totalement de dividendes. C’est une décision on ne peut plus rationnelle, sans aucune passion derrière. Comme l’illustrent les actionnaires de Berkshire Hathaway qui n’ont pas à regretter de n’avoir touché aucun dividende depuis 1964.

*rapportant plus que le coût du capital.