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Analyse financière
Nadia Ben Salem-Nicolas : portrait d’une professionnelle de la finance
19/12/2022

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Nadia Ben Salem-Nicolas : portrait d’une professionnelle de la finance

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous avons publié sur les pages LinkedIn et Facebook du Vernimmen, 6 interviews de femmes financières, dont voici les 3 dernières. Les 3 premières peuvent être lues sur le site vernimmen.net.

Nadia Ben Salem-Nicolas
par Pascal Quiry

Nadia Ben Salem-Nicolas

Directrice Générale Adjointe en charge des Finances chez Nexity

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ainsi que le métier que vous exercez ?

En 2009, j’ouvre un nouveau chapitre en passant « de l’autre côté du miroir » en devenant d’abord responsable de la stratégie et des acquisitions de Bureau Veritas. Puis responsable de projets M&A chez Danone en 2015, avant de prendre la tête de la direction des relations investisseurs en 2017, puis de la direction financière de la Branche Eaux en 2021. Depuis un an, je suis Directrice Générale Adjointe en charge des Finances chez Nexity, le leader français de la promotion et des services immobiliers.

À l’acquisition de compétences analytiques en banque d’affaires, a succédé l’apprentissage du management, de la construction d’organisations solides, du pilotage financier et de la gestion de situations complexes.

Pas de vocation ou de prédisposition donc, à part peut-être le modèle de mon père qui négociait avec talent tout et tout le temps, l’image de ma mère qui était ce que je ne voulais pas devenir, et le besoin de jouer des coudes pour trouver ma place dans une fratrie nombreuse.

Mon parcours est surtout le résultat de trains imprévus qui sont passés et dans lesquels j’ai eu envie de monter parce qu’ils me permettaient de continuer à apprendre et de me remettre en question grâce à de nouvelles rencontres, avec la création de valeur comme fil conducteur.

Est-ce difficile d’articuler vie de famille et vie de financière?

Oui, c’est parfois difficile, à des moments plus qu’à d’autres, et c’est important de le dire. Wonder Woman n’existe pas. J’ai eu 4 enfants en 4 ans alors que j’étais en poste et que j’enseignais : ma chance a été de comprendre, à travers mes propres difficultés à tout mener de front, qu’il fallait abandonner la tyrannie de la perfection, tolérer l’approximation sur certaines choses, déléguer davantage au travail, ne pas craindre de se faire aider à la maison, sinon impossible de tenir dans la durée.

Avoir un conjoint qui vous encourage, qui ne vous fait pas culpabiliser, et qui porte sa part de la logistique de la vie de famille apporte aussi de la sérénité.

Ma règle d’or aujourd’hui est de cloisonner le plus possible et de ne pas laisser le travail rentrer dans les moments en famille : j’ai toujours été intransigeante sur la qualité des instants passés avec mes enfants plus que sur la quantité.

Quels conseils pouvez-vous apporter pour inciter les générations Z et K à se lancer dans la finance?

Je leur dis : foncez ! Vous vous y épanouirez et y avez toute votre place. Les métiers de la finance changent en même temps que le monde, et les problématiques deviennent tellement complexes qu’elles nécessitent plus d’influence que de territorialité ; plus de doute que d’assertivité.

J’ai eu la chance de participer un jour à un événement professionnel organisé par Danone pour faire prendre conscience aux femmes de leur co-responsabilité dans l’existence du plafond de verre qu’elles subissaient. Alors osez davantage être vous-mêmes, n’ayez pas peur d’exprimer votre ambition et vous réussirez.