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QUESTION & RÉPONSE « J’achète ce qui existe et ce qui va venir » est-il un bon raisonnement en matière d’évaluation ?”
16/09/2022

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QUESTION & RÉPONSE « J’achète ce qui existe et ce qui va venir » est-il un bon raisonnement en matière d’évaluation ?”

Qu'est-ce qu'une évaluation multi-critères
par Pascal Quiry

Question « J’achète ce qui existe et ce qui va venir” est-il un raisonnement solide ? »

« Je travaille dans une petite boutique M&A. Un confrère qui intervient auprès de TPE/PME  applique des multiples d’EBE issus de données de marchés pour obtenir une valeur qu’il appelle de “rentabilité”, à laquelle il ajoute le montant comptable des capitaux propres.

Son raisonnement consiste à dire que la valeur de la société se répartit entre :

  • Ce qui est existant, et qui doit être payé par un acquéreur (représenté par les capitaux propres),
  • Les cashflows futurs que va pouvoir générer l’activité (représentés par les multiples d’EBE). Pour rappel, il intervient auprès de TPE/PME.

Je comprends son approche qui est de dire : “J’achète ce qui existe et ce qui va venir”. Mais en termes de valorisation cela me semble survaloriser les sociétés qu’il accompagne. Auriez- vous des pistes pour clarifier ma pensée ? »

La réponse des experts

Nous ne sommes pas surpris que vous trouviez que cela donne des valeurs élevées, car on compte deux fois la même chose ! En effet, une entreprise ne produit pas de l’EBE à partir de rien. Elle le fait à partir d’actifs et de passifs exigibles qui sont repris dans les capitaux propres comptables. Il s’agit des capitaux propres, la différence entre les actifs et les passifs exigibles. 

Donc ajouter les capitaux propres à une valeur issue d’un multiple de l’EBE qui, pour être dégagé, suppose de bénéficier de ces actifs et de ses passifs est dans le double comptage. Il oublie donc dans son approche ce qui existe et ce qui est à venir; que la valeur des actifs et des passifs exigibles actuels ne vaut que pour leur capacité à générer de l’EBE dans le futur, valeur qui est déjà prise en compte dans la valeur issue d’un multiple de l’EBE.